Morceaux d’Histoire

Tous ces ouvrages sont disponibles à la médiathèque de Méounes.

Une tour pour l’horloge

Nous sommes en 1605 et les consuls de Méounes – le conseil municipal de l’époque- décident de construire une tour pour y installer une horloge. Il est vrai que le clocher de l’église ne doit pas inspirer grande confiance aux habitants: réparé plusieurs fois, il est finalement rasé et entièrement rebâti en 1615. Ce qui n’empêchera pas de nombreuses réparations au cours des siècles suivants.

La tour se dressera “au dessus de la place vieille” jusqu’au début du 18ème siècle: ce “beffroi” méounais n’aura donc servi qu’un peu plus de cent ans.

Sur cette tour on installe une horloge en “bois peint à l’huile” et une cloche de “2 quintaux à 2 quintaux et demi pour sonner le carillon”, faite par Jean Castille Vernet, fondeur Marseillais, à qui l’on demande d’envoyer la cloche “par terre ou par mer”…

Lors de sa construction la tour a causé quelques dégâts à la maison contre laquelle elle s’appuie. Beaux joueurs, les consuls paieront les réparations.

En 1677 on transfère l’horloge au clocher de l’église, mais une douzaine d’années plus tard on la replace sur sa tour “où estoit encienement puisqu’il seroit plus comode au public”.

L’horloge retournera finalement sur le clocher pour ne plus en bouger.

La tour est mise aux enchères en 1716.

Un lieu de culte ancestral

Au dessus du chemin qui conduit au stade,on peut voir une maison massive, au pignon en demi-cercle. Il s’agit en réalité d’une chapelle transformée en habitation. La chapelle elle-même était un ancien sacellum gallo-romain, christianisé et renommé chapelle Saint Lazare.

Au début du 20ème siècle, des archéologues amateurs y trouvèrent un petit autel dédié à Jupiter,visible de nos jours dans la salle du conseil. Inclu dans le mur d’un cabanon, il provenait d’un sacellum (1)  Tout autour, on trouva plusieurs tombes gallo-romaines, de nombreux fragments de poteries et des monnaies, confirmant la présence du sanctuaire.

Des recherches archéologiques entreprises dans les années 90, et qui ne purent être menées à leur terme, laissent penser qu’avant même la période gallo-romaine la colline de Saint Lazare pouvait déjà être un lieu de culte pour nos ancêtres celto-ligures.

Au début de l’ère chrétienne, le sacellum est transformé en chapelle et prend le nom de Saint Lazare, saint patron du village. La chapelle servira d’église au village jusqu’au 13ème siècle. On construira alors une nouvelle église, qui sera démolie en 1591 pendant les guerres de religion et dont on ne connaît pas l’emplacement. A cette époque, l’église Saint Eutrope existe déjà et la chapelle Saint Lazare n’est plus fréquentée que par quelques ermites.

Par la suite elle sera totalement désaffectée avant d’être achetée par un particulier.

  (1) Sacellum: petit sanctuaire ( petite enceinte consacrée avec un autel)